jeudi 4 juin 2015

La dure loi du test en BD

C'est une étape que j'espère très fort quand je n'ai plus de travail et que je redoute en même temps, du fait du stress et de l'indécision que ça génère... LE TEST !
Les coloristes sont coutumiers de la chose: un éditeur ou un auteur recherche quelqu'un pour mettre en couleur une BD, on lui envoie une planche en noir et blanc, parfois 2, parfois 3...
Et il doit proposer quelque chose.



Parfois je suis en concurrence avec d'autres coloristes, parfois je suis le seul contacté.
Il arrive que je sois laissé seul sans référence, sans direction et sans vrai contact avec l'auteur de la planche...
Mais on est aussi parfois très accompagné par l'auteur, qui retouche les pages test avec nous, comme c'était le cas pour les 2 planches précédentes avec Julien Telo au dessin.
Il faut trouver la bonne alchimie, et le premier jet n'est pas toujours le bon !
Oui il y a 2 cases vides dans la 2° page, elles devaient être retouchées au dessin avant que je continue mes couleurs dessus, mais le test n'a pas été plus loin sur ce projet.



Le propre de ces tests, c'est de ne pas être payé pour les faire.
Les pages seront payées si on signe avec l'éditeur, pas avant !
Du coup l'idée est de multiplier les tests pour avoir le plus de chances de faire des pages qui deviendront payantes...
Et lorsque ça se concrétise, on est parfois obligé de dire stop aux autres projets auxquels on s'était accroché, comme celui dont est extrait la planche précédente avec Julien Carette au dessin, et à qui j'ai dû dire non un peu à contrecœur, faute de temps...


On fait beaucoup de tests, je pense que seule la moitié de ceux que j'ai fait se sont transformés en contrat. L'autre moitié sera mis en couleurs par un autre coloriste, parfois même l'album capote et ne voit jamais le jour !
Le point positif, c'est qu'on n'est jamais totalement déçu d'un test non concluant: on s'est confronté à un autre style de dessin, on découvre parfois de nouvelle techniques qui nous seront utiles plus tard, on fait des rencontres très enrichissantes comme c'est le cas avec Christine Circosta, la dessinatrice de cette dernière page.

Et puis parfois il faut savoir l'admettre: c'est une sorte d'entretien d'embauche, et on n'est pas toujours fait pour le boulot en question. Point.

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